« … La Fox Compagnie, implantée à Annemasse (Haute Savoie), s’est jetée sur « Macbett » comme « Macbeth » sur tous ceux qui osaient lui barrer la route. A la différence de Shakespeare, Ionesco, qui a opté pour une « farce tragique », n’a pas fait de Duncan un roi soucieux du sort de ses sujets. Dans sa pièce, ce dernier est aussi détestable (et ridicule) que les autres, aussi veule et pitoyable que les barons Glamiss et Candor qui se rebellent contre l’Archiduc, aussi loufoque que ses généraux d’opérette, Banco et Macbett.
Ces personnages de BD évoluent tels des pantins désarticulés dans une satire burlesque où l’humour cache une vision profondément noire de l’humanité. Le spectacle, mis en scène par Céline Sorin, est rondement mené, sans gras ni fioritures. Elle anime une troupe qui n’a pas froid aux yeux et qui surfe allègrement sur l’humour de Ionesco, un franco-roumain à l’humour british. »
MARIANNE, Juillet 2015
« Bijou d’humour sombre sur la folie du pouvoir et la folie au pouvoir, bon et inventif jeu d’acteurs »
Le Télégramme de Brest
« Dès le début de la représentation, le ton est donné. Deux personnages, comme des oripeaux posés par le destin, sont suspendus sur un portant et ruminent les injustices dont ils sont victimes. Derrière eux, un décor torturé et déchiqueté , laisse deviner des silhouettes d’armes et de chevaux. Dans la lumière, il prendra vie et deviendra un véritable personnage. Les comédiens, tous excellents, hiératiques dans des costumes qui résument toutes les dictatures passées et à venir, se débattent dans toutes les contradictions de la nature humaine. Le jeu est exacerbé, caricatural et la mise en scène de Céline Sorin est efficace et précise. La musique de Samir Dib accompagne avec beaucoup d’intelligence cette « farce tragique », jouée dans une ambiance crépusculaire. »
Rue du Théâtre, Juillet 2015
« On reconnaît d’abord les marques de fabrique de la Fox Compagnie : des voix atypiques ; une importance, toujours marquée, donnée à la scénographie, avec des décors plutôt conséquents, mais modulables ; un soin particulier accordé aux costumes, souvent singuliers ; une utilisation du maquillage comme prolongement des costumes et du caractère des personnages ; le soutien de l’action par les créations musicales de Samir Dib.
La scène d’ouverture est dans la lignée de leurs meilleures trouvailles du passé. On voit un portant encombré de manteaux militaires, lesquels s’animent, laissant apparaître les barons Glamiss et Candor, tout bonnement suspendus à un cintre, réduits à l’état d’objets à disposition de l’Archiduc Duncan.
Mais ce qui frappe rapidement, par rapport aux dernières créations de la compagnie, c’est un virage vers la noirceur… Cette mise en scène de MACBETT…, est clairement orientée vers le message politique. Duncan, puis MacBett, puis Macol, sont un condensé de ceux qui ont régné, ou qui règnent, ou qui régneront sur une population pour l’asservir plutôt que la servir.
Néanmoins, ce virage de la Fox Compagnie vers la noirceur, qui n’est peut-être qu’un détour d’ailleurs, ne saurait lui être reproché. La lecture de MACBETT présentée ici est tout à fait valable et cohérente, et les cinq comédiens prennent ce virage avec une belle assurance. Le MACBETT de la Fox Compagnie pourra certes surprendre les spectateurs qui ont vu leurs dernières créations, mais en aucun cas les décevoir. »
Walter Géhin, PLUSDEOFF.com