Cette pièce est une adaptation de «Simbad le marin», conte tiré des « Mille et une Nuits », du IXème siècle; il apparaît à la 537ème nuit… Le texte est librement inspiré de trois de ces voyages.
Le conte est très répandu à travers le monde; il se transmet par voie orale (les veillées…), mais aussi par l’écrit. Il a longtemps été un genre méprisé, relégué au rang de divertissement et réservé aux femmes.
Le conte est un véritable hymne à la puissance de la parole et de l’imaginaire.
On a souvent souligné la fonction éducative du conte : celle d’enseigner aux enfants les dangers de la vie, en les effrayant avec un discours moralisateur. Il est également porteur d’un message optimiste pour l’enfant, qui retrouve, dans les handicaps du héros, une image de sa situation dans l’univers des adultes.
Comment transposer ces voyages merveilleux sur scène? En faisant travailler l’imaginaire. Nous sommes dans une société du «prédigéré»; tout nous est offert et finalement parfois imposé, de manière insidieuse.
Dans ce spectacle, nous voulons remettre l’imagination au pouvoir. Toutes les vidéos d’animation sont travaillées à partir de matériaux simples dits «de récupération». Des éléments usuels qui se transforment pour nous faire voir un navire dans la tempête, des fonds sous-marins, un vol d’oiseaux…
Aider à changer le regard que nous portons sur les objets qui nous entourent, c’est aussi aiguiser notre regard sur autrui, sur notre vivre ensemble, sur nos valeurs. C’est l’expérience que vit Sindbâd et que nous partageons avec lui.
La musique, élément prédominant du spectacle est un lien entre les différents univers, elle est le langage commun, elle casse les barrières et fait voyager l’esprit. La musique a cette faculté de créer les mêmes émotions, les mêmes sensations chez tout le monde, quels que soient l’âge, le statut social, la nationalité, la religion..
Ici, le musicien est le conteur, il nous guide dans l’histoire.
Pour accompagner Sindbâd, nous avons choisi des marionnettes car elles permettent une plus grande distanciation avec la réalité, ce qui décuple l’imaginaire. Chaque personnage devient à lui seul un univers, avec ses propres codes de gestes et de langage. Comme autant de visions, de facettes de l’être humain.
Céline Sorin